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En guerre (film)

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En guerre
Description de cette image, également commentée ci-après
L'équipe du film au festival de Cannes 2018.
Réalisation Stéphane Brizé
Scénario Stéphane Brizé
Olivier Gorce
Acteurs principaux
Sociétés de production Nord-Ouest Films
Pays de production Drapeau de la France France
Genre drame
Durée 105 minutes
Sortie 2018

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

En guerre est un film français coécrit, coproduit et réalisé par Stéphane Brizé, sorti en 2018. Il s'agit du quatrième film de Stéphane Brizé avec Vincent Lindon, après Mademoiselle Chambon, Quelques heures de printemps et La Loi du marché.

Les ouvriers de l'usine Perrin d’Agen protestent contre l’annonce de la fermeture annoncée par leur direction. Laurent Amédéo (Vincent Lindon) est le leader syndical à la tête de la contestation. Les ouvriers s’appuient sur un accord conclu deux ans auparavant de maintien de l’emploi pour cinq ans en échange d'un allongement du temps de travail pour un salaire identique (40 heures payées 35) et d'un renoncement aux primes, tandis que la direction de l’entreprise, faisant partie d’un groupe allemand, invoque la rentabilité insuffisante de l'usine face à la concurrence ainsi que les taux de marge trop faibles les pressant de supprimer la production sans tarder[1].

Le film suit le combat des syndicats, qui essayeront de joindre la direction nationale de leur entreprise, puis de solliciter l’appui du Président de la République ; un conseiller économique du Président les assure de son soutien moral. Ils envahiront les locaux du Medef, chercheront à contacter un repreneur potentiel ou à rallier les travailleurs d’une autre usine à leur cause, puis provoqueront une rencontre avec le PDG allemand du groupe. Sans succès, puisque malgré les différentes promesses, la direction confirme son intention de fermer l’usine d’Agen et refuse de la vendre au repreneur potentiel, prétextant que le projet de reprise n'est pas viable, Laurent Amédéo pensant plutôt que la direction ne veut pas vendre l'usine à un concurrent direct.

Le mouvement syndical est en proie à une division entre les partisans d’une lutte jusqu’au bout pour essayer de sauver l'usine et maintenir l’emploi, incarnés par Laurent Amédéo et Mélanie, et ceux qui, pensant la fermeture de l'usine inéluctable, se rangent à l’idée d’une négociation avec la direction afin d'obtenir la prime de licenciement la plus élevée possible. Tandis que le blocus prolongé de l’entreprise assèche financièrement les ouvriers, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir reprendre le travail. Le film montre aussi le traitement médiatique qui est donné au sujet, les chaînes de télévision mettant essentiellement en avant les violences, ce qui conduit certains leaders syndicaux à chercher à calmer les débordements de leurs membres. L’agression du PDG allemand par des ouvriers à l’issue de leur rencontre mettra fin au dialogue social et au soutien de l’Élysée, les ouvriers ayant participé à l'agression sont également licenciés sans indemnités.

L’obstination de Laurent Amédéo ne lui permet pas d’avoir gain de cause et la fermeture de l’usine est confirmée. Au cours d'une réunion syndicale, Laurent est rejeté et pris à partie par plusieurs ouvriers et chefs syndicaux qui le tiennent pour responsable de l'agression du PDG, du licenciement pour faute lourde des responsables de l'agression et de la rupture des négociations avec la direction, les empêchant ainsi de faire monter le montant de la prime de licenciement. Un ouvrier mécontent va jusqu'à taguer sa maison et jeter une brique au travers d'une de ses fenêtres. Désespéré, il se rend en Allemagne pour s’immoler de manière spectaculaire sous les fenêtres du siège de l’entreprise. Son décès entraînera l’annonce par la direction du renoncement au licenciement pour faute lourde des treize salariés ayant agressé le PDG ainsi que la reprise des négociations avec les syndicats.

Fiche technique

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Distribution

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  • Vincent Lindon : Laurent Amédéo, leader syndical
  • Mélanie Rover (Intérimaire[3]) : Mélanie, syndicaliste CGT
  • Jacques Borderie (Conseiller départemental du Lot-et-Garonne[4]) : M. Borderie, directeur d’établissement Perrin Agen
  • David Rey : le directeur administratif et financier
  • Olivier Lemaire : le syndicaliste SIPI
  • Isabelle Rufin : la directrice des ressources humaines
  • Valérie Lamond (Avocate[5]) : Valérie Lamond, avocate des salariés
  • Jean Grosset (Directeur de l'Observatoire du dialogue social de la Fondation Jean-Jaurès[6]) : Jean Grosset, conseiller social de l'Élysée
  • Guillaume Draux (Cadre bancaire[7]) : M. Censier - PDG Perrin France
  • Martin Hauser (Avocat[8]) : Martin Hauser, PDG du groupe allemand Dimke
  • Carole Bluteau : Syndicaliste CFTC 1
  • Cédric Personeni : Syndicaliste CFTC 2

De nombreux acteurs ont tourné sous leurs vrais noms ou prénoms mais aussi de vrais ouvriers de l'entreprise UPSA devenus acteurs du film comme Letizia Storti.

Guillaume Draux avait dejà joué dans la Loi du Marché (M Draux - Le DRH) film de Stéphane Brizé, avec Vincent Lindon

Le film a été tourné en seulement vingt-trois jours, en octobre et . Stéphane Brizé tenait « à ce que l’énergie du tournage fasse écho à l’énergie du combat que peuvent mener des salariés dans un cas comme celui décrit dans le film »[9].

Comme dans La Loi du marché (2015), Vincent Lindon est le seul acteur professionnel du casting[10]. Son personnage est inspiré du syndicaliste Édouard Martin[11].

Le syndicaliste Xavier Mathieu a participé à l'écriture du scénario[11].

Autres similitudes envers ce précédent film, En guerre sort en salle en même temps qu'il est présenté au Festival de Cannes, et les dialogues ne sont ni écrits ni récités, mais presque totalement improvisés autour d'une trame générale[réf. nécessaire], Stéphane Brizé tenant, là encore, à ce que l'impression de réalisme pur absolu se fasse ressentir jusque dans l'expression verbale des personnages.

Accueil critique

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Pour Le Monde, Thomas Sotinel évoque « un rythme inexorable » pour un film dont le titre « cristallise la violence » que Stéphane Brizé « met en scène avec autant de colère que de lucidité »[12].

Pour Télérama, Cécile Mury indique que « Par bien des aspects, cette fiction puise ses qualités dans [le documentaire], cet autre cinéma, en emprunte l’énergie convulsive, l’effet d’immersion. La source documentaire irrigue, aussi, en profondeur, la description des mécanismes modernes de la casse sociale et de la rage désespérée qu’ils suscitent. [...] Pugnace et poignant, Vincent Lindon habite le personnage. En guerre n’offre pas d’issues faciles, de réponses rassurantes, mais souligne l’urgence de faire face. Une insuffisante mais nécessaire condition de survie »[13].

Notes et références

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  1. « Vincent Lindon et Stéphane Brizé repartent “En guerre” à Cannes », sur Les Inrocks, .
  2. J. Sch., « « En guerre », le film de Stéphane Brizé tourné à Agen sera en compétition à Cannes », sur La Dépêche du Midi, (consulté le ).
  3. « Agen. Mélanie Rover, star d'un jour à Cannes », sur ladepeche.fr (consulté le )
  4. « Jacques Borderie - Conseil départemental de Lot et Garonne », sur www.lotetgaronne.fr (consulté le )
  5. « Accueil », sur Valérie Lamond Avocat Paris (consulté le )
  6. « Jean GROSSET », sur CESE (consulté le )
  7. Prénom Nom : Guillaume DRAUX et France Vit à : PARIS, « Guillaume DRAUX », sur Copains d'avant (consulté le )
  8. « Martin Hauser - BMH Avocats », sur bmhavocats.com (consulté le )
  9. « En Guerre sélection officielle à Cannes 2018 », sur France Inter, .
  10. Thomas Sotinel, « Cannes 2018 : « En guerre », dans les tranchées du front social », sur lemonde.fr, (consulté le )
  11. a et b Les Inspirations de Stéphane Brizé.
  12. « Un conflit social filmé avec colère et lucidité, sur Ciné+ », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Cécile Mury, « En guerre », sur Télérama.fr, (consulté le )
  14. « La sélection – 2018 – Compétition », site officiel du Festival de Cannes

Bibliographie

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  • Nathalie Chifflet « Lindon ou le sens de la lutte », Le Républicain Lorrain, Groupe Républicain Lorrain Communication, Woippy, , p.21, (ISSN 0397-0639)
  • Philippe Rouyer, « Sur le front », Positif, no 688, Paris, Institut Lumière/Actes Sud, , p. 6-8, (ISSN 0048-4911)
  • Entretien avec Stéphane Brizé et Vincent Lindon par Dominique Martinez et Franck Garbarz, « Faire état du système le plus froidement possible », ibid., p. 9-12

Liens externes

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